Bébé ne finit jamais ses biberons, pas de panique ! Tant que bébé grandit bien, prend du poids raisonnablement, boit une ration suffisante de lait infantile, il n’y a pas lieu de s’affoler.
De 0 à 4 mois, bébé décide !
Allaité ou nourri au biberon, la règle est aujourd’hui, et toujours, la même : on laisse bébé se réguler de lui-même. Il mange quand il a faim et jamais on ne le réveille pour lui donner un sein ou une tétine manu militari dans la bouche. S’il réclame la nuit, on le nourrit. Le risque de donner de mauvaises habitudes à un nouveau né qui réclame la nuit est absurde. Certaines mamans tentent de retarder la dernière tétée de la soirée dans l’espoir de repousser le fameux réveil de 2 heures du matin, mais dans la pratique ça ne fonctionne pas. Pas plus que ne fonctionne le gavage systématique de bébé pour qu’il dorme plus longtemps. Un bébé qui n’a plus faim n’avalera pas une goutte de plus, encore moins pour nous faire plaisir.
Dès 4 mois, la routine s’installe
Bébé fait normalement ses nuits et son rythme de veille-sommeil est assez bien régulé. Les biberons (ou les tétées) viennent se caler entre deux. Et forcément, vient le jour où le nombre diminue. Dès l’âge de 4mois, il est de coutume de proposer au nourrisson quatre repas par jour. Mais cette habitude occidentale n’est pas une obligation physiologique. Le jeune enfant réclame à manger quand il a faim et il peut avoir faim à n’importe quelle heure. Certains bébés auront en effet encore besoin de six petits biberons par jour, d’autres passeront à quatre sans problème. Quant aux quantités, si bébé ne finit pas son biberon, rien ne pourra l’y forcer. A cet âge-là, ce n’est pas un caprice et il ne prend pas pour autant de mauvaises habitudes. Il faut donc le laisser tranquille.
Dès 8 mois, le signe d’un malaise
Une fois bébé passé à la cuillère, il est plus facile de passer en force ! A l’origine d’une anorexie ou d’un refus de s’alimenter, il y a toujours une pression qui s’est exercée sur l’alimentation. Et cela en toute bonne foi. Si, un jour de poussée dentaire ou de légère fièvre, nous avons fait pression sur la cuillère alors que l’appétit était capricieux, bébé s’en souviendra. Et la mesure de rétorsion ne loupera pas ! De même, si pour faire un sans-faute par rapport aux bons principes édictés par notre entourage, on n’écoute pas les envies, les appétences et le rythme de bébé et qu’on l’alimente de manière précise tant sur le contenu de l’assiette que sur le timing horaire, on risque de pousser bébé à faire une fixette sur la nourriture. La crise d’opposition commence souvent dans l’assiette ! De même, un sevrage mal vécu par bébé peut l’amener à perdre l’appétit.
Les raisons de la conciliation
Entrer dans un conflit ouvert avec bébé, si jeune, n’a pas de raison d’être. De toute façon, il en sortira gagnant. Même si vous lui pincez le nez pour qu’il ouvre la bouche, il lui restera toujours une technique de rétorsion incontournable, contre laquelle vous ne pouvez rien : il peut vous recracher à la figure ce que vous venez de lui enfourner dans la bouche ! Tant que bébé grandit bien, prend du poids raisonnablement, boit une ration suffisante de lait infantile, il n’y a pas lieu de s’affoler. Essayer de le contraindre ne pourrait que le mettre en danger sur le plan psychologique. Oui, même si petit ! Aux caprices alimentaires vont s’associer des troubles du sommeil et des spasmes du sanglot à la moindre contrariété. Les parents angoissés par la fragilité de leur enfant, vont alors se soumettre à ses moindres désirs. L’enfant s’en rend compte et sait en tirer parti. Et ainsi à partir d’un banal conflit autour d’un biberon ou d’un petit pot non terminé, ce conflit va se répéter à l’infini et finir par établir un mode de relation vicié entre parents et enfant.